Il est de moins en moins habituel aujourd'hui d'imaginer le savant-technicien isolé dans sa tour d'ivoire et ne faisant que très rarement part du contenu de ce savoir ou des modes de sa production à la communauté des ses contemporains. Beaucoup de chercheurs sont sollicités par la pression médiatique, et pensent souvent à soigner leur image plutôt que le contenu de l'information qu'ils souhaitent transmettre. On a ainsi souvent, malgré de très brillants exemples opposés, l'impression qu'un bon vulgarisateur doit être un mauvais savant. Par ailleurs, l'envahissement certain de la culture anglo-américaine tend à privilégier les faits par rapport à la réflexion, comme si ces faits existaient en eux-mêmes. Ainsi, la réflexion sur la Science se trouve éliminée comme une obscénité avec pour corollaire la spécialisation : on admet qu'il existe alors des épistémologues – et il existe des prés carrés maintenus par des titres sans contenu, mais jamais, au grand jamais, un expérimentateur ne peut-il se permettre ce type de réflexion sur la science qu'il produit (et qu'il met ainsi en cause). Bien sûr, la tendance inverse existe aussi parfois. Elle est utilisée par certains chercheurs pour asseoir leur autorité par une utilisation plus ou moins habile des moyens de communication à grande diffusion. Le vedettariat existe aussi en Science...
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