Un jour, les livres où étaient les pensées des hommes disparurent par enchantement.
Alors, de grands savants s’assemblèrent; ceux qui sont dans la mathématique, la physique, la chimie, l’astronomie, la poésie, l’histoire et autres sciences et lettres.
Ils tinrent conseil et dirent :
– Nous sommes les dépositaires du génie humain; nous allons nous rappeler, pour les graver sur un marbre immortel, les inventions les plus belles des savants et des poètes; mais seulement celles qui représentent, depuis que le monde existe, les plus hauts sommets de l’entendement. Pascal n’aura droit qu’à une pensée; Newton qu’à une étoile; Darwin qu’à un insecte; Galilée qu’à un grain de poussière; Tolstoï qu’à une charité; Henri Heine qu’à un vers; Shakespeare qu’à un cri; Wagner qu’à une note...
Et alors, comme ils se recueillaient pour ressaisir en leurs mémoires les chefs-d’oeuvre indispensables à la consécration de l’homme, ils sentirent avec effroi que leurs têtes étaient vides.
"L'intelligence" par Francis Jammes
ReplyDeleteL'absence
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Francis Jammes
À dix-huit ans, Pierre quitta la maison campagnarde où il était né.
Au moment précis où il s’en alla, sa vieille mère infirme était dans le lit de la chambre bleue dans laquelle il y avait le daguerréotype de son père, des plumes de paon dans un vase, et une pendule représentant Paul et Virginie, et qui indiquait trois heures.
Dans la cour, sous le figuier, son grand-père se reposait.
Dans le jardin, il y avait sa fiancée, des roses et des poiriers luisants.
*
* *
Pierre alla gagner sa vie dans un pays où il y avait des nègres, des perroquets, des caoutchoucs, de la mélasse, des fièvres et des serpents.
Il y demeura trente ans.
Au moment précis où il revint dans la maison campagnarde où il était né, la chambre bleue était devenue blanche, sa mère reposait au sein de Dieu, le portrait de son père n’était plus là, et les plumes de paon et le vase avaient disparu. Un objet quelconque remplaçait la pendule.
Dans la cour, sous le figuier où son défunt grand-père se reposa, il y avait des écuelles cassées et une pauvre poule malade.
Dans le jardin de roses et de poiriers luisants où fut sa fiancée, il y avait une vieille dame.
L’histoire ne dit pas qui elle était.
La pipe
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Francis Jammes
Il y avait un jeune homme qui avait une pipe neuve. Il la fumait doucement à l’ombre d’une treille où étaient des grappes bleues. Sa femme était jeune et jolie, retroussait ses manches jusqu’au coude, et puisait de l’eau au puits. Le seau en bois rebondissait contre la margelle et pleurait comme de l’arc-en-ciel. Ce jeune homme, en fumant sa pipe était heureux, parce qu’il voyait, çà et là, voler des oiseaux, parce que sa vieille mère était vivante, que son vieux père se portait bien, et qu’il aimait beaucoup sa jeune épouse, à cause de sa gentillesse et de sa gorge dure et lisse comme deux pommes fraîches.
J’ai dit que ce jeune homme fumait une pipe neuve.
Sa mère fut prise d’un grand mal. On lui fit une opération qui la fit beaucoup crier, et elle mourut après trente-quatre jours d’horribles souffrances. Le père, qui se portait bien, causait un jour avec un ouvrier sous le porche de la petite église villageoise en réparation, lorsqu’une pierre qui se détacha de la voûte lui écrasa la tête. Le bon fils pleura ses bons vieux amis et, le soir, il sanglotait dans les bras de sa jolie femme.
J’ai dit que ce jeune homme fumait une pipe neuve.
J’avais oublié de dire qu’il avait un vieux chien épagneul qu’il aimait beaucoup et qui s’appelait Thomas.
Et Thomas était devenu très malade depuis que le bon père et la bonne mère étaient morts. Quand on l’appelait, il ne pouvait plus que se traîner sur ses pattes de devant.
Un jour, dans le petit village où ce jeune homme fumait une pipe neuve, vint s’installer un jeune homme du monde qui était décoré et distingué et qui avait un joli accent. Ils firent connaissance et une fois que le jeune homme qui fumait une pipe neuve entrait dans sa propre maison, sans y être attendu, il trouva le beau monsieur couché avec la jolie femme qui avait la gorge dure et lisse comme deux pommes fraîches.
Le jeune homme ne dit rien. Il attacha un pauvre vieux collier au cou de Thomas et, avec une corde dont sa mère se servait jadis pour la lessive, il l’amena avec lui dans une grande ville où tous deux vécurent de misère et de douleur.
Le jeune homme, étant devenu un vieil homme, fumait toujours dans sa pipe neuve qui était devenue vieille.
Un soir Thomas mourut. Ce furent des hommes de la police qui emportèrent son cadavre on ne sait où.
Alors le vieil homme se trouva seul avec sa vieille pipe. Il fut pris d’un grand froid et d’un grand tremblement. Et, comme il sentait qu’il allait mourir bientôt, et qu’il ne pouvait plus fumer, il prit dans la valise misérable qu’il avait emportée autrefois de chez lui un vieux chapeau triste à faire pleurer et dans lequel il roula sa pipe.
Cela fait, il jeta sur ses épaules fiévreuses un manteau verdi par le temps. Il se traîna péniblement jusqu’à un petit square voisin, et, prenant garde que les sergents de ville ne l’aperçussent pas, il s’agenouilla, gratta la terre de ses ongles, et déposa pieusement sa vieille pipe sous une touffe de fleurs. Puis il revint chez lui et mourut.
La bonté du bon Dieu
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Francis Jammes
À Jules Renard.
Elle était une petite personne jolie et délicate. Elle travaillait dans un magasin. Elle n’était pas, si vous voulez, très intelligente, mais elle avait les yeux doux et noirs. Ils vous regardaient un peu tristement, puis se baissaient. On la sentait affectueuse et banale, de cette banalité si tendre que comprennent les vrais poètes, et qui est l’absence de la haine.
On la sentait simple comme sa modeste chambre où elle habitait seule avec une petite chatte qu’on lui avait donnée. Tous les matins, avant d’aller au magasin, elle laissait un peu de lait dans une écuelle.
Et, comme sa douce maîtresse, la petite chatte avait de bons yeux tristes. Elle se chauffait au soleil, sur la fenêtre où il y avait du basilic; ou bien, elle léchait sa petite patte comme un pinceau, et se peignait les poils courts du crâne, ou tenait une souris en arrêt.
Un jour la chatte et la maîtresse furent enceintes, l’une d’un beau monsieur qui la quitta, et l’autre d’un beau minet qui s’en alla.
Mais il y eut cette différence que la pauvre jeune fille devint malade, malade, et passa son temps à sangloter, tandis que la chatine se faisait des espèces de petites berceries joyeuses au soleil où luisait son ventre blanc et cocassement gonflé.
La chatte avait été aimée après la jeune fille, ce qui conciliait bien des choses et plaçait à la même époque le double accouchement.
La petite ouvrière reçut, un jour, une enveloppe du beau monsieur qui l’avait quittée. Il lui envoyait 25 francs et lui parlait de sa générosité. Elle acheta un réchaud, du charbon, un sou d’allumettes et se tua.
Lorsqu’elle fut au ciel, où un jeune prêtre avait voulu tout d’abord l’empêcher d’aller, la petite personne jolie et délicate trembla à l’idée qu’elle était enceinte et que le Bon Dieu l’allait damner.
Mais le Bon Dieu lui dit :
– Mon amie, j’ai préparé une jolie chambre pour vous. Allez-y. Accouchez-y. Tout se passe bien au ciel, et vous n’y mourrez pas. J’aime les petits enfants, et qu’on les laisse venir à moi.
Et quand elle entra dans la chambrette qui avait été préparée dans le grand Hôpital de la Bonté divine, elle vit que le Bon Dieu lui avait ménagé la surprise d’y faire placer, dans une jolie caisse, la chatte qu’elle aimait. Il y avait aussi du basilic sur la fenêtre. Elle s’alita.
Elle eut une jolie petite fille blonde, et la chatte quatre jolis petits chats noirs délicieux.
Le tramway
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Francis Jammes
Il y avait un ouvrier très travailleur, dont la femme était bonne et la petite fille jolie. Ils habitaient dans une grande ville.
Pour la fête du père, on acheta une belle salade blanche et un poulet que l’on fit rôtir. Et tout le monde était bien content, ce Dimanche matin, même le petit chat qui regardait la volaille avec un air coquin et en se disant; J’aurai de bons os à sucer.
Ils déjeunèrent, puis le père dit; Nous allons, pour une fois, nous payer le tramway et aller jusqu’aux environs.
Ils sortirent.
Ils avaient vu, bien des fois, de beaux messieurs et de belles clames faire signe au cocher du tramway, qui arrêtait alors immédiatement les chevaux pour que l’on pût monter.
Le bon ouvrier tenait sa petite fille. Sa femme et lui s’arrêtèrent au coin d’une belle rue.
Un omnibus verni s’avançait vers eux, presque vide. Et ils avaient une grande joie à penser qu’ils allaient y monter pour quatre sous chacun. Et le bon ouvrier fit signe au conducteur d’arrêter les chevaux. Mais le conducteur, voyant ces pauvres simples, les regarda avec dédain et n’arrêta pas la voiture.
Le chemin de la vie
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Francis Jammes
Un poète s’assit un jour à une table pour écrire un conte. Aucune idée ne lui venait, mais il était joyeux, parce que le soleil éclairait un géranium sur la croisée, et qu’au milieu de la croisée, ouverte et bleue, une mouche volait.
Tout à coup sa vie lui apparut. Elle était une grande route blanche qui, partie d’un bosquet noir où riaient des eaux, aboutissait à une petite tombe calme envahie de ronces, d’orties et de saponaires.
Dans le bosquet noir, il reconnut l’ange gardien de son enfance. Il avait des ailes dorées comme une guêpe, des cheveux blonds et une figure calme comme l’eau d’une citerne un jour d’été.
L’ange gardien dit au poète :
– Te souviens-tu de quand tu étais petit ? Tu venais ici avec ton père et ta mère qui pêchaient à la ligne. La prairie, non loin, était chaude et pleine de jolies fleurs et de sauterelles. Les sauterelles ont l’air de brins d’herbes cassés qui marchent. Veux-tu revoir, ami, cet endroit ?
Le poète répondit; Oui.
Et ils s’en furent ensemble jusqu’à la rivière bleue sur laquelle il y a le ciel bleu et des noisetiers noirs.
– Voici ton enfance, dit l’ange.
Et le poète regarda l’eau, pleura et dit :
– Je ne vois plus se refléter ici les douces figures de mon père et de ma mère. Ils s’asseyaient sur la rive. Ils étaient calmes, bons et heureux. Moi, j’avais un tablier blanc que je salissais toujours, et maman l’essuyait avec son mouchoir.
Bon ange, dis-moi ce que sont devenus les reflets de leurs douces figures ? Je ne les vois plus. Je ne les vois plus.
À ce moment, un joli bouquet de noisettes sauvages se détacha d’un coudrier et flotta, suivant le fil de l’eau.
Et l’ange dit au poète :
– Le reflet de tes père et mère a suivi le fil de l’eau comme ces jolis fruits. Car tout cède au courant, les objets et les apparences. L’image de tes doux parents s’est fondue en l’eau, et ce qui en reste s’appelle souvenir. Recueille-toi et prie. Et tu vas retrouver les images bien-aimées.
Et comme un martin-pêcheur d’azur filait sur les roseaux, le poète s’écria :
– Mon ange ! N’est-ce point que je vois passer dans les ailes de cet oiseau, la couleur des yeux de ma mère ?
Et l’être divin :
– Tu l’as dit. Mais regarde encore.
Et du haut d’un arbre où une tourterelle avait fait son nid, une plume, légère et blanche tomba, volante, en tournoyant sur l’eau.
Et le poète s’écria :
– Bon ange ! Ce duvet si blanc n’est-il pas la douceur pure de ma mère ?
Et l’être divin :
– Tu l’as dit.
Un léger souffle rida l’eau, fit bruire les feuillages.
Et le poète demanda :
– N’est-ce pas la voix douce et grave de mon père ?
Et l’être divin :
– Tu l’as dit.
*
ReplyDelete* *
Alors ils continuèrent de marcher sur la route qui sortait du bosquet et longeait la rivière. Et bientôt, sous le soleil, la route devint blanche. Elle était pareille à une nappe de Sainte-Table. À droite et à gauche, les sources cachées faisaient un bruit de clochettes pieuses. Et l’ange dit :
– Reconnais-tu ce passage de ta vie ?
– Voici, répondit le poète, le jour de ma première communion. Je me souviens de l’église, des figures heureuses de ma mère et de ma grand-mère. J’étais à la fois content et triste. Avec quelle ferveur je m’agenouillai ! Des frissons passaient dans mes cheveux. Et le soir, au repas de famille, on m’embrassait en disant : C’était le plus beau.
Et, à ce souvenir, le poète fondit en sanglots. Et, pleurant ainsi, il était beau comme au jour de la belle cérémonie. Ses larmes coulaient à ses mains, comme une eau bénite.
Et ils continuèrent de marcher sur la route.
*
* *
Le jour baissait un peu. Les peupliers souples ondulaient doucement le long des fossés. L’un d’eux, au loin, au milieu d’une prairie, ressemblait à une grande jeune fille. Et le ciel se teignait si délicieusement qu’il était pâle et bleu comme une tempe de vierge.
Et le poète songea à la première femme qu’a avait aimée.
Et l’ange gardien lui dit :
– Cet amour fut si pur et douloureux qu’il ne m’offusqua point.
Et tandis qu’ils cheminaient, l’ombre était douce. Des agneaux passaient. En voyant la douleur du poète, l’être divin eut un sourire grave et doux comme celui d’une mère malade. Et ses ailes d’or frémissantes chassaient les souffles du soir.
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* *
Bientôt les étoiles s’allumèrent dans le silence.
Et le ciel ressemblait à un lit paternel entouré de cierges et de douleurs muettes. Et la nuit avait l’air d’une grande veuve à genoux sur la terre.
– Reconnais-tu ceci ? dit l’ange.
Et le poète ne répondit point et s’agenouilla.
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* *
Ils arrivèrent enfin à l’endroit où se terminait la route, près de la petite tombe calme envahie de ronces, d’orties et de saponaires.
Et l’ange dit au poète :
– J’ai voulu t’enseigner ton chemin. Voici où tu dormiras, non loin des eaux. Elles t’apporteront, tous les jours, l’image de tes souvenirs : l’azur du martin-pêcheur semblable aux yeux de ta mère; le duvet de la tourterelle pareil à sa douceur; l’écho des feuillages pareil à la voix grave et calme de ton père; le reflet de la route, blanche comme ta première communion; la forme souple comme un peuplier de celle que tu aimas.
Enfin, les eaux t’apporteront la grande Nuit lumineuse.
Le paradis
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Francis Jammes
À la mémoire de mon père.
Le poète regarda ses amis, ses parents, le prêtre, le docteur, le petit chien qui étaient dans la chambre, et mourut.
Sur un morceau de papier, on écrivit son nom et son âge; il avait dix-huit ans.
En le baisant au front, ses amis et ses parents éprouvèrent qu’il avait froid, mais il ne sentit point leurs lèvres parce qu’il était au ciel. Et il ne se demanda point, ainsi qu’il l’avait fait étant sur la terre, si le ciel était comme ceci ou comme cela. Puisqu’il y était, il n’avait pas besoin d’autre chose.
Sa mère et son père qui étaient, oui ou non, morts avant lui, vinrent à sa rencontre. Ils ne pleuraient pas plus que lui, car tous trois ne s’étaient jamais quittés.
Sa mère lui dit :
– Mets le vin à rafraîchir, nous allons dîner tout à l’heure, avec le Bon Dieu, sous la tonnelle du jardin du Paradis.
Son père lui dit :
– Tu iras là-bas cueillir des fruits. Aucun n’est du poison. Les arbres te les tendront d’eux-mêmes, sans que leurs feuilles ni leurs branches souffrent car ils sont inépuisables.
Le poète fut rempli de joie en connaissant qu’il avait à obéir à ses parents. Lorsqu’il fut revenu du verger et qu’il eut plongé les carafes de vin dans l’eau, il vit sa vieille chienne, morte avant lui, accourir doucement en faisant aller la queue. Elle lui lécha les mains et il la caressa. Il y avait près d’elle tous les animaux qu’il avait le plus aimés sur la terre : un petit chat roux, deux petits chats gris, deux petites chattes blanches, un bouvreuil, deux poissons rouges.
Et il vit la table servie où étaient attablés le Bon Dieu, ses père et mère, une belle jeune fille qu’il avait aimée ici-bas et qui l’avait suivi au ciel, quoiqu’elle ne fût pas morte.
Il connut que le jardin du Paradis n’était autre que celui de sa maison natale, lequel est sur la Terre, dans les Hautes-Pyrénées, tout plein de lis communs, de grenadiers et de choux.
Le Bon Dieu avait posé à terre sa canne et son chapeau. Il était habillé comme les pauvres des grandes routes, ceux qui ont un morceau de pain dans un bissac, et que la magistrature fait arrêter à la porte des villes, et mettre en prison, parce qu’ils ne savent pas signer. Sa barbe et ses cheveux étaient blancs comme la lumière du jour, et ses yeux profonds et noirs comme la nuit. Il dit, sa voix était douce :
– Que les anges viennent et nous servent, puisque leur bonheur est de servir.
Alors, de tous les coins du verger céleste, on vit accourir des légions. Elles étaient les domestiques fidèles qui, sur la Terre, avaient aimé le poète et sa famille. Il y avait le vieux Jean qui s’était noyé en sauvant un petit garçon; la vieille Marie qui était morte d’une insolation; il y avait Pierre le boiteux, Jeanne et encore une autre Jeanne.
Et alors le poète se leva pour leur faire honneur et leur dit :
– Asseyez-vous à ma place, vous devez être près de Dieu.
Et Dieu sourit, sachant d’avance leur réponse :
– Notre bonheur est le service; nous sommes ainsi près de Dieu. Toi-même, ne sers-tu pas tes père et mère ? Eux, ne servent-ils point Celui qui nous sert ?
Et, tout à coup, il vit que la table s’étant agrandie, des hôtes nouveaux y siégeaient. C’étaient les père et mère de sa mère et de son père, et les générations qui les avaient précédés.
Le soir tomba. Les plus âgés sommeillèrent. Le poète et son amie s’aimèrent. Mais Dieu, qu’ils avaient accueilli, reprit son chemin, pareil aux pauvres des grandes routes, ceux qui ont un morceau de pain dans un bissac, et que la magistrature fait arrêter à la porte des villes, et mettre en prison. parce qu’ils ne savent pas signer.