Sunday, July 10, 2011

Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin

Le petit cercle sait bien pourquoi l'histoire du Sofitel a "pris". Pourquoi elle a paru crédible, malgré ses extravagances, ses zones d'ombre et le spectre d'un possible complot. "En Dominique, résume un membre de son courant, il y a le type le plus brillant de sa génération, mais il y a aussi Dark Vador", le versant noir des chevaliers de la Guerre des étoiles. Nafissatou Diallo rencontrant le patron du FMI, c'est le hasard d'un planning de ménage croisant la fatalité d'un tempérament, le poison du doute instillé en terrain favorable.
L'incroyable fait divers révèle a posteriori les réelles fragilités d'un candidat et de son dispositif présidentiel. Trop de goût pour la jouissance et le risque. Une confiance en sa bonne fortune frôlant presque l'amoralité. Et, enfin, un entourage excusant toutes ses faiblesses. Même si la justice américaine le blanchit, l'épisode aura poussé DSK à un examen médical, révélant le squelette sous le costume.
Ce rapport aux femmes, d'abord, qui se trouve au coeur de toutes les suspicions. Dans le club strauss-kahnien, ce besoin insatiable n'était pas un tabou. On en riait même, à vrai dire. "Encore une", comptabilisaient les moins farouches quand leur patron leur faisait défaut au ministère de l'économie, dans les années 1990. "Il est parti faire une course", excusait, imperturbable, le prude François Villeroy de Galhau, sans faire illusion. Le sujet s'invitait même dans les conversations de patrons et hauts fonctionnaires qui gravitaient autour de lui. "Il a, en un mois, autant d'aventures que toi et moi nous en aurons en toute une vie", s'était vu obligé d'expliquer aux jeunes impétrants l'un de ses plus anciens conseillers. "Oui, j'aime les femmes... Et alors ?", assurait DSK à Libération, en avril.

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