Selon la théorie on devrait avoir l’image d’un couple dominé par l’homme. L’enfant est censément obéissant, la femme baisse les yeux, l’homme est bouffi d’orgueil et sûr de sa puissance et de sa paternité. Enfin, selon la doxa moderne.
Mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. La story racontée, vraie ou fausse, réelle ou mythique, est très différente. Même mythique, elle dit quelque chose d’étonnant pour l’époque telle qu’on se la représente.
L’homme travaille le bois. Un métier simple. Pas de brillant social. Pas de position de notable. La femme qui est sa fiancée, Marie, devient enceinte avant même qu’ils se soient «connus» bibliquement.
"Jésus, ce fils d’un couple moderne"
ReplyDeletepar hommelibre
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2011/12/18/jesus-ce-fils-d-un-couple-moderne.html
Il y a bien des éléments remarquables dans cette histoire, aussi intrigantes pour les non croyants qu’édifiantes pour les croyants. D’abord c’est le même ange qui annonce la naissance de Jean le Baptiste, puis de Jésus, et enfin qui investit Mahomet de la fonction de prophète d’une nouvelle religion. Cet ange, ou archange, aime visiblement semer la zizanie. Installateur de prophètes, anticipait-il vraiment les conséquences de ses annonces qui aujourd’hui vaudraient à ceux qui les écoutent un séjour en hôpital psychiatrique? Prévoyait-il que chrétiens et musulmans, supposés issus du même livre, se haïraient un jour au point de vouloir leur perte mutuelle?
ReplyDeleteMais observons cette famille. La femme devient enceinte, et ce n’est pas de son homme. Le premier réflexe de Joseph est de briser le couple. Mais un ange lui dit qu’il doit accepter cette paternité tout sauf réglementaire. Et il croit l’ange. Il devient donc père sans avoir été géniteur. Le lien du sang n’a plus de valeur. Seul le lien légal subsiste. Et la situation est acceptée par la société.
A 12 ans l’enfant va faire la leçon à l’intelligentsia du temple. Il grandit au sein d’une famille qui le voit comme le sauveur du monde. Il suit ce chemin jusqu’à sa disparition.
Que retenir de cette affaire hors d’une vue mythologique de la religion? Que la femme devient enceinte sans l’homme. Celui-ci n’est pas indispensable. Sa paternité est culturelle. La filiation biologique perd toute importance. Joseph comme Marie écoutent les anges et leur obéissent. Aujourd’hui ceux qui parlent des anges sont considérés comme de doux dingues. L’homme accepte cette situation contraire à toute la culture décrite par les théories modernes sur les relations hommes-femmes.
Ce couple ne préfigure-t-il pas l’époque actuelle? L’étonnante liberté de la procréation, l’abandon des traditions, l’insoumission aux règles, l’enfant roi, la paternité incertaine, le dialogue avec la voix des anges, n’est-ce pas ce qui se passe aujourd’hui?
Le christianisme aurait-il donc ouvert la route à cette nouvelle norme de la famille nucléaire, où l’homme donne nom et subsistance sans avoir de lien de sang? Où la liberté de la femme obéit à autre chose, à d’autres appels qu’aux contraintes familiales et sociétales établies? Le père c’est le nom. La mère c’est la vie. La règle est celle qu’en son coeur on admet comme juste. La tradition n’a plus force de loi. Et l’enfant est roi et porteur d’une mythologie du salut qui ne dépare pas aujourd’hui.
Il y a 2’000 ans, le 20e siècle se préparait.