Le numérique est dans une position ambiguë par rapport à la question du secret, donc de la frontière entre des connaissances qui sont accessibles ou au contraire défendues par des dispositifs de rétention sensés en empêcher la divulgation.
Internet ne saurait fonctionner sans secret. Se protéger par mot de passe, cryptologie ou autre système qui réserve un accès à un sachant est devenu un comportement banal. L’information qui donne accès à l’information (le login et le mot de passe par exemple) est indispensable à cette circulation fluide.
Mais en corollaire, il est de plus en plus facile et il y a de plus en plus de motifs pour violer des secrets par écrans interposés. Des grandes affaires d’espionnage industriel aux révélations de Wikileaks en passant par le rôle des “Whistleblowers” ou des citoyens pratiquant le “e-journalisme”, le thème de la transparence s’est imposé, donc de la lutte contre le secret d’État ou la dissimulation par les puissants. L’anti-secret et l’anti-censure, le droit de tout savoir pour tous constituent même le fondement d’une nouvelle idéologie qui investit le Net de la mission sacrée de dissiper les dernières obscurités.
Numérique et politique
ReplyDeleteDepuis toujours le spectre du politique hante le numérique.
http://www.huyghe.fr/actu_1105.htm
SECRET
ReplyDeleteLe pouvoir du monopole
Le numérique est dans une position ambiguë par rapport à la question du secret, donc de la frontière entre des connaissances qui sont accessibles ou au contraire défendues par des dispositifs de rétention sensés en empêcher la divulgation.
Internet ne saurait fonctionner sans secret, comme celui des mots de passe qui protègent par une information codée et conventionnelle l’accès aux bases de données ou aux centres de commandement ou, en économie, le secret des innovations techniques et du droit intellectuel. Plus on effectue numériquement des opérations de consultation, chargement, reproduction ou commandement et contrôle à distance, plus on dépend de l’ignorance organisée des consommateurs, des compétiteurs ou des agresseurs. Se protéger par mot de passe, cryptologie ou autre système qui réserve un accès à un sachant est devenu un comportement banal. L’information qui donne accès à l’information (le login et le mot de passe par exemple) est indispensable à cette circulation fluide.
Mais en corollaire, il est de plus en plus facile et il y a de plus en plus de motifs pour violer des secrets par écrans interposés. Des grandes affaires d’espionnage industriel aux révélations de Wikielaks en passant par le rôle des “Whistleblowwers” ou des citoyens pratiquant le “e-journalisme”, le thème de la transparence s’est imposé, donc de la lutte contre le secret d’État ou la dissimulation par les puissants. L’anti-secret et l’anti-censure, le droit de tout savoir pour tous constituent même le fondement d’une nouvelle idéologie qui investit le Net de la mission sacrée de dissiper les dernières obscurités.
Loin de justifier un quelconque croyance en la fin du politique (version technocratique : la gestion par équations, version libertaire : l’expression spontanée des masses intervenant directement), le numérique réclame donc un supplément de compréhension et d’intervention politique. Quelques pistes que nous allons tenter de suivre par une série d’articles sur ce site.